La qualité du terroir joue un rôle fondamental dans la tarification des grands crus. Les sols calcaires de Bourgogne, les graves de Bordeaux ou encore les schistes d’Alsace apportent des caractéristiques uniques aux vins. Chaque appellation possède des terroirs distincts influençant directement la complexité et la longévité du vin.
L'année de production influence également les prix. Les millésimes exceptionnels comme 1945, 1982 ou 2005 atteignent des valeurs élevées en raison de conditions climatiques idéales ayant permis une maturation parfaite du raisin. À l’inverse, les années marquées par des conditions difficiles donnent des vins moins prestigieux, souvent commercialisés à des prix plus abordables.
La renommée du domaine conditionne la valeur des bouteilles. Un Château Lafite Rothschild ou un Domaine de la Romanée-Conti affichent des tarifs bien supérieurs à ceux de propriétés moins médiatisées, en raison d’un savoir-faire ancestral et d’une reconnaissance internationale.
Le vieillissement contribue également à la valorisation des grands crus. Un vin conservé dans des conditions optimales peut voir son prix augmenter considérablement après plusieurs décennies. Des ventes aux enchères attestent de cette dynamique, certaines bouteilles de plus de 50 ans dépassant des dizaines de milliers d’euros.
En Bourgogne, les vins les plus recherchés proviennent de la Côte de Nuits et de la Côte de Beaune. Un Romanée-Conti atteint fréquemment des prix supérieurs à 20 000 euros la bouteille, tandis qu’un Clos de Tart oscille entre 500 et 1 500 euros selon le millésime.
À Bordeaux, les grands crus classés se distinguent par leur hiérarchisation établie en 1855. Un Château Margaux ou un Château Latour de millésimes prestigieux s’échange entre 1 000 et 5 000 euros. Les premiers grands crus classés comme Château Haut-Brion ou Château Mouton Rothschild affichent régulièrement des tarifs dépassant 10 000 euros pour des millésimes rares.
Dans la vallée du Rhône, la production de grands crus est plus limitée mais tout aussi prestigieuse. Un Hermitage de Jean-Louis Chave ou une cuvée spéciale de Château Rayas peut dépasser 1 000 euros, notamment pour des millésimes recherchés.
En Champagne, les cuvées d’exception comme Dom Pérignon P2 ou Krug Clos du Mesnil affichent des prix oscillant entre 500 et 3 000 euros, en fonction de leur rareté et de leur potentiel de garde.
Les ventes aux enchères jouent un rôle central dans la valorisation des grands crus. Des maisons comme Sotheby’s et Christie’s organisent régulièrement des ventes où les prix s’envolent. En 2018, une bouteille de Romanée-Conti 1945 a atteint plus de 500 000 dollars lors d’une enchère à New York.
Les collectionneurs asiatiques, notamment de Hong Kong et de Singapour, sont des acteurs majeurs du marché. Leur appétence pour les vins de Bourgogne et de Bordeaux contribue à une hausse des prix, avec une forte demande pour des domaines comme Domaine Leroy ou Château Pétrus.